Réalisatrice, scénariste, comédienne, Camille Nahum s’apprête à tourner son premier film, Jokos, inspiré d’une “histoire vécue”, où deal de weed et rencontres improbables se télescopent un soir de Noël. Jewpop a rencontré cette créatrice prolifique, qui se dévoile avec amour et humour.


“UNE FÉMINISTE ÉQUILIBRÉE”


Jewpop : Camille, nous t’avons découverte avec le court-métrage “Le bureau des couilles perdues”, une réjouissante parabole féministe. Tu es quelle genre de féministe, en fait ?


Camille Nahum : Je me définirais comme une féministe “équilibrée”. Dans “Le bureau…”, je tape aussi bien sur le manque de courage des hommes que sur ces femmes qui les “émasculent”. Je prône un féminisme humaniste visant à la réconciliation des sexes et une meilleure répartition des couilles.


Jewpop : À propos d’amour, outre celui que tu portes au cinéma et à l’écriture, tu es une passionnée de gastronomie. Tu as réalisé pour M6 le programme Astuces de chef, créé et produit 3 saisons des Secrets des grands chefs et réalisé les portraits des candidats de Top Chef… Comment s’est passée cette expérience en télé ?


C.N. : Une expérience exceptionnelle et unique, côté rencontres et création, compliquée en interne, côté prod télé. Les chef(e)s sont des personnalités extraordinaires, certains sont devenus des amis, et je suis fière d’avoir modestement contribué à promouvoir leur travail. Je viens d’ailleurs de terminer d’écrire un projet de film qui parle de la haute gastronomie et de la pression des étoiles. Du côté des diffuseurs, c’est une autre histoire. Très peu valorisées et plutôt enfoncées, c’est un monde sans pitié où personne ne te fait de cadeaux et où tu es mis à l’épreuve en permanence, alors que tu leur apportes, c’est le cas de le dire, tout sur un plateau ! Le monde de la télé, c’est vraiment comme Dallas, impitoyable mais sans le glamour et les dollars…


“BOULIMIQUE CÔTÉ ÉCRITURE, PASSION GASTRONOMIE OBLIGE !”


Jewpop : Qu’est-ce qui fait courir Camille Nahum ? Nous avons regardé ton profil sur le site de ton agent, c’est vertigineux ! Tu enchaînes un tel nombre de projets qu’on t’imagine dormir 4h par nuit.


C.N. : C’est vrai, je suis légèrement boulimique côté écriture, passion gastronomie oblige ! Ces derniers temps, je me suis dit que c’était le bon moment, que j’avais toutes les cartes en main pour développer toutes les histoires auxquelles je pensais et auxquelles je tiens. Après le “Bureau…”, j’ai réalisé un autre court métrage, 10 ans de retard, sur les rapports de couple (NDLR : à voir absolument, à la fois drôle, tendre et extrêmement bien vu), dans lequel j’ai également joué, écrit 2 séries, 2 longs-métrages… Et tous ces projets sont signés ! Je suis dans une sorte de cercle vertueux, avec une âme de vrp de l’écriture ! En fait, quand une prod me fait confiance, j’arrive avec ma petite mallette, comme si je plaçais des encyclopédies en porte-à-porte. “Vous avez aimé mon projet de film ? Bougez pas, j’ai un autre truc qui devrait aussi vous plaire, c’est une série !”


Jewpop : On a finement tiré cette interview “ni weed ni non”, vu le sujet de ton premier long-métrage que tu t’apprêtes à tourner cet hiver. Il paraît que le casting déchire. Tu peux nous dire qui sera au générique ?


C.N. : J’ai la chance d’avoir deux immenses talents montants : Tiphaine Daviot (Une belle histoire/France 2 – Marianne/Netflix) et Soufiane Guerrab (Patients – La vie scolaire – 10%…), deux acteurs prodigieux dont nous n’avons pas fini d’entendre parler. Il y aura également toute une galerie de rôles secondaires haut en couleurs, mais ça, c’est en cours et confidentiel pour le moment. En tout cas, je peux vous dire que le casting devrait détonner et que je suis sur un petit nuage !


Jewpop : Un nuage de weed ?


C.N. : Weed !


“JE REVENDIQUE LE DROIT À L’ADULTÈRE”


Jewpop : Joann Sfar, que tu connais bien pour avoir adapté au théâtre son “Chat du rabbin“, s’est récemment exprimé sur l’affaire Benjamin Griveaux, expliquant que ce dernier aurait du assumer ses “dick pics“ et dire “ok, j’ai fait une connerie, on peut passer aux choses sérieuses maintenant ?”. C’est très “couilles perdues” selon toi ?


C.N. : Absolument ! Moi j’aurais rêvé que le mec prenne la parole et dise : « Oui c’est ma bite et alors ? Vous voulez voir mes couilles ? » Je trouve que sa réaction manque sacrément de courage, surtout pour un politique. Mais surtout, c’est extrêmement effrayant, les réactions que cela a suscité, notamment sur la gravité de tromper sa femme. Le mec a pas été malin, ça c’est clair, et il a mal choisi son timing, mais je revendique le droit à l’adultère. Il me semble que dans notre pays c’est encore légal, mais peut-être que je me trompe… Ça révèle le climat totalitaire qui est en train de se mettre en place en France, doucement mais sûrement, et que je crains de plus en plus.


Jewpop : On ne pouvait pas éviter le sujet César. Tu es plutôt “On se lève et on se casse”, ou “On se lève tous pour Polanski” ?


C.N. : Je ne me lève ni pour me casser, ni pour défendre Polanski (dont le film est remarquable, au passage, puisqu’il faut aussi le dire), mais je refuse de marcher aux côtés de femmes qui revendiquent l’éradication du mâle. Je suis clairement une féministe affirmée et assumée, mais quand je vois que dans une manifestation on appelle à couper la bite des hommes à la guillotine, je ne me reconnais pas dans ce combat. C’est drôle parce qu’on avait réalisé un sketch avec ma sœur, il y a une dizaine d’années qui s’appelait « Un monde sans les hommes », où on dressait le portrait d’une femme qui témoignait de son choix de ne plus approcher les hommes et ne s’autorisait à coucher avec eux que par téléphone, pour éviter tout contact. J’ai bien l’impression qu’on était juste des visionnaires, en fait ! Concernant Polanski, je ne suis pas juge et il me semble que les César non plus. Je trouve ça juste regrettable que le sujet de l’antisémitisme, abordé dans ce film, ait totalement été balayé d’un geste.



“L’EFFET KISS COOL SÉPHARADE”


Jewpop : Dernières questions. Pour une juive tunisienne, tu as l’air de sortir tout droit d’un shtetl de Pologne. Ça aide pour pécho ? Es-tu un tantinet schizo ? Est-ce que tu avales de la daf en écoutant du Rachmaninov ?


C.N. : Alors oui, ça aide de ressembler à une ashkénaze quand on est sépharade, car on ne m’associe pas immédiatement à la Goulette ni au Sentier, et on me prend limite pour une intello. Le deuxième effet kiss cool sépharade (quand je l’avoue) rassure les gens sur le fait qu’on va sûrement se marrer avec moi et qu’on va bien bouffer aussi. Donc oui, j’aime beaucoup ce camouflage involontaire qui me permet de jouer les agents doubles en fonction des circonstances.


Entretien réalisé par Alain Granat

Copyright photos : photo de une Manuel Duran / Nicolas Cachelin /DR


Article publié le 12 mars 2020. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2020 Jewpop



INTERVIEW SERIAL MOTHER


Pour ceux qui suivent (il y a en a 2, 3 dans la salle je crois). Avant l’été j’avais eu la chance de rencontrer et d’interviewer la merveilleuse Sophie Nahum qui réalise des vidéos essentielles et formidables sur les derniers rescapés de la Shoah.(ça s’appelle Les Derniers).

Sa soeur est tout aussi formidable (y a des familles comme ça). Elle s’appelle Camille et c’est avec joie que je l’ai aussi interviewée ici et maintenant !

Camille est réalisatrice, scénariste, maman solo et plutôt très drôle !

Qui est cette maman solo qui est en train de réaliser un long métrage, qui écrit une série, qui vit à mille à l’heure et qui rêve de rencontrer l’homme de sa vie ? Lisez donc !

Et vive les soeurs Nahum !


SERIAL CV

Nom NAHUM

Prénom CAMILLE

Age 39

Situation de famille ? CELIBATAIRE

Métier ? SCENARISTE-REALISATRICE

Prénom et âge de ton enfant ? LUCIE BIENTOT 4 ANS (en décembre)

Surnoms que tu lui donnes ? BOUBOU (aucune idée pourquoi) ou LULU (plus évident)

Surnoms qu’elle te donne ? Maman-Chérie-D’Amour


SERIALQUESTIONS


Dernière punition ?

C’est rare que je donne des punitions (je suis assez sévère pour ne pas en avoir besoin, en général) mais la priver de dessins animés est toujours très efficace, j’avoue. La dernière fois, c’était il y a deux semaines, je crois, et elle s’est tenue à carreaux tout le reste de la semaine, car elle sait pertinemment que je vais rien lâcher.


Dernier câlin ?

Alors on est TRES câlins ! D’ailleurs, je suis la seule personne à qui elle accepte d’en faire (avec son papa, bien sûr) et du coup, j’ai droit à de bonnes grosses doses ! Mais, la règle est d’éviter de lui réclamer et de la laisser venir à moi. Mais le câlin, chez nous, c’est dès le réveil jusqu’au coucher !

Dernier plat cuisiné par toi (picard compte pas) ?

En tant que grande gastronome, je ne fais QUE des plats maison à base de produits frais du marché ! Donc, hier…

Tu es réalisatrice, scénariste, comédienne. Raconte nous en quoi cela consiste car ça envoie du rêve !

Oui, après m’être essayée à pas mal de choses, je suis revenue à mon premier rêve : faire de la fiction !

J’ai le pouvoir de sublimer mes soucis, mes problèmes et mes angoisses en belles histoires. Mais, ce rêve à un prix, surtout quand on est maman solo.

Je travaille à côté, pour gagner ma vie, je suis coach en communication et développement personnel et j’adore ça ! Je travaille également pour une boîte de web, en ce moment.

Je cumule pleins de projets car l’écriture, en soi, ne paie pas tant qu’un projet n’est pas en développement dans une chaîne ou tant qu’il n’est pas financé.

Donc, pour me donner les moyens de ce rêve, j’ai renoncé à toute vie sociale (ou sentimentale) et je bosse environ 14 heures par jour et souvent les week-ends. Mais un rêve n’a pas de prix , et c’est une chance de pouvoir encore rêver quand on a des enfants.


Comment on fait pour dire à ses parents qu’on veut devenir comédienne ?

Alors, j’ai eu la chance que mes parents m’aient toujours encouragée dans ma passion ! (même si je ne leur ai pas vraiment laissé le choix) La seule condition était de passer le bac. (Je voulais arrêter l’école en troisième pour me consacrer à la comédie et ça, c’est pas passé !)

En plus, c’était le rêve de ma mère de devenir comédienne, donc, quelque part, elle l’a vécu un peu à travers moi. Par contre, j’ai commencé à bosser juste après le bac, comme serveuse, pour me payer mes cours de théâtre ; ça aussi c’était le deal !

Mon père m’a tellement encouragée qu’il a même monté une boîte de production (je précise qu’il est radiologue), pour produire avec moi mon premier spectacle « Le chat du rabbin » d’après la BD de Joann Sfar. Il m’a dit que c’était sa façon à lui de financer mes « études ». Quand j’avais 24 ans, on est donc devenus associés, en quelque sorte, et jusqu’à aujourd’hui, on a encore pleins de projets qu’on voudrait réaliser ensemble et, surtout, celui d’ouvrir un genre de resto-théâtre. Mes parents sont toujours très fiers de moi et ce ne sont pas les derniers à rigoler à mes blagues et mes bêtises, aussi vulgaires soient-elles. Ma mère est une cinéphile aguerrie et c’est ma première lectrice. Quand j’ai terminé un projet, en général, je me fie d’abord à son avis, avant de le présenter aux producteurs. Elle a une vraie sensibilité et une vraie culture cinématographique. En ce moment, elle m’aide à faire le casting de mon film « Jokos » et me propose régulièrement des comédiens. Donc, plus qu’un soutien, ce sont de vrais partenaires, depuis toujours.


Tu as fait de la scène aussi, raconte !

Oui, j’ai commencé par la scène car, depuis très jeune, je voulais, envers et contre tout, devenir comédienne. Ca a été une période de ma vie très importante, mais aussi assez douloureuse. Je suis une très grande traqueuse, donc, tous les jours, j’angoissais toute la journée, avant de monter sur scène. Une fois que le rideau s’ouvrait et que le public apparaissait, je me sentais à ma place, à la maison, là où je devais être. Mais, le lendemain, cette boule revenait, dès le réveil et me pourrissait la journée. C’est une des raisons qui ont fait que j’ai arrêté la scène. Même si je ne renonce pas à y revenir, un jour…


Tu es maman célibataire, comment se passe ta vie de maman ?

Aujourd’hui, je partage ma vie entre mes deux passions : ma fille et le cinéma. Difficile de trouver de la place pour autre chose, car les deux sont très prenants et demandent beaucoup d’implication.

Disons que je n’ai pas trop l’habitude de marcher, je cours ! Tout le temps ! Je ne sais pas ce que c’est que de ne faire qu’une chose à la fois, le repos est un mot de plus en plus étranger. Mes amis ont changé, à chaque fois que je les revois et le concept de retrouver un amoureux se classe plus, pour le moment, dans le tiroir du fantasme… Mais, je n’ai jamais été aussi libre et heureuse !

Ma fille et moi, on a notre petite vie à 2 et on s’éclate ! On rit, on découvre, on partage. Elle m’apprend sur la vie autant que j’essaie de lui en apprendre et le monde est tellement plus beau en le voyant avec ses yeux d’enfant. Moi, j’ai toujours le sentiment d’avoir 20 ans, donc on n’est pas si loin, en âge, elle et moi.

C’est une vie assez aliénée et aliénante mais j’apprends à voir le verre à moitié plein et j’en profite à fond, tant que je n’ai pas vraiment le choix.


Quel regard les autres posent sur toi ?

Je crois que pas mal de gens se demandent comment j’arrive à composer avec tout ça, surtout en ayant choisi un métier aussi précaire et incertain. Mais, j’ai le sentiment que c’est quand on se met en danger, que les choses se réalisent, alors je fonce !

J’adore quand on me nomme « warrior » ou que les gens me disent qu’ils sont impressionnés par mon courage ; ça me conforte encore plus dans ma bataille et ça me donne la force de continuer avec fierté.


Ta fille comprend ton job ?

Oui, je lui montre les films que j’ai réalisés et elle fait bien la différence entre la vraie vie et le cinéma. Heureusement parce qu’elle m’a vue embrasser un homme, être enceinte, pleurer…

Quand on lui demande, elle dit : « Maman, elle fait des films ». Je crois que ça l’impressionne pas mal, mais elle ne trouve pas ça complètement absurde non plus. D’autant que je l’emmène souvent au cinéma et elle adore ça !


C’est quoi tes projets?

Tourner mon premier long-métrage Jokos pour le cinéma en 2020, si tout va bien. Tourner ma série « Qu’est-ce qui pourrait sauver l’amour » pour la télévision. Terminer l’écriture de deux nouveaux projets de long-métrages, l’écriture d’un nouveau court et lancer sa production (que j’auto-produis), lancer l’écriture et la production d’une mini série pour le web…

Acheter une résidence secondaire et trouver l’homme de ma vie.

A terme, j’aimerais bien quitter Paris pour m’installer un peu plus au vert, mais j’attends d’abord de refaire ma vie pour réaliser ce projet « en famille ».


Qu’est ce qui te rend le plus fier de ta fille ?

Le fait de la voir si bien dans sa peau, à l’aise et libre.

Tous les jours, je lui dis combien je suis fière d’elle et c’est très important, je pense, pour sa construction. On compense toujours un peu ce dont on a manqué, j’imagine, et moi, je me focalise beaucoup sur ça, c’est vrai.

Quand on me dit, à l’école, qu’elle est toujours souriante et gaie, rien ne me rend plus fière et heureuse.


Que veux-tu lui transmettre ?

L’amour des autres, le partage et la bienveillance. Je suis un peu dure, d’ailleurs, à ce sujet et j’ai tendance à me fâcher quand elle refuse de prêter ses jouets.

Je veux aussi lui transmettre que dans la vie, il faut se battre et ne rien lâcher, ne pas renoncer et avancer. Mais ça, je crois qu’elle me voit assez le faire au quotidien et elle a cet état d’esprit naturellement, sans que j’ai besoin de lui inculquer. On dit que les enfants intègrent et reproduisent plus ce qu’ils voient que ce qu’on leur dit. Je veux aussi que ma fille soit autonome et forte, dans la vie, car je sais que je ne serai pas toujours là pour la protéger.


Un rituel du soir ?

Je dois la porter « en princesse » (ou en sac de patate, en fonction de son humeur) jusqu’aux WC, puis jusque dans la salle de bain, elle fait semblant de dormir ; j’allume toutes les lumières avec ses pieds. Ca nous fait beaucoup rire ! Après, elle me raconte sa journée, dans son lit, ou ce qui l’a marquée, en tout cas. On parle de la vie, du monde, des gens… Elle vient tout juste de m’avouer qu’elle était amoureuse. Et puis, je lui chante une chanson que j’aime (de la Soul ou du Jazz, en général) en lui faisant des « gratouillis » dans le dos, puis je lui chante « Dodo Ninette », la chanson que ma grand-mère me chantait enfant. Les paroles sont un peu obsolètes, car elles parlent d’une jeune fille qui va se marier à 16 ans… D’autant que moi, je ne me suis jamais mariée. Mais, ça me fait vraiment plaisir de lui transmettre ce souvenir de ma grand-mère que j’aimais tant et qui est partie bien trop tôt.


Bon et un moment où tu as envie de la larguer pour fuir loin avec mojito ?

Je crois que j’ai pas le temps d’avoir cette envie, mais j’avoue que le lever 7h15 TOUS les matins, je ne m’y fais toujours pas et que c’est vraiment LE moment de la journée où j’aimerais bien être ado et sans personne à charge et fumer des clopes au lit.


Tes bonnes astuces de maman ?

Pour faire manger des légumes à ma fille, ou autres aliments compliqués, je la fais cuisiner avec moi. C’est un chef étoilé qui m’avait donné cette astuce, quand je dirigeais un magazine gastronomique sur M6. Elle est tellement fière de manger les petits pois qu’elle a écossés ou ses frites de poisson maison !

J’évite les médicaments, de façon générale, et je la soigne, tant que possible, par l’alimentation.

INTERVIEW JEWPOP


Comédienne (elle a notamment adapté au théâtre Le chat du rabbin de Joann Sfar), auteure et productrice tv, Camille Nahum va bientôt réaliser son premier court-métrage, « Le Bureau des couilles perdues ». Un premier film qui n’est pas à la portée de toutes les bourses, puisque sa réalisatrice a lancé une campagne de crowdfunding sévèrement burnée pour le financer. Après avoir découvert son hilarant teaser, Jewpop a voulu en savoir plus sur ce « bureau » très spécial et sur ce projet qui en a dans le slip.


Sharon Boutboul : Camille, qu’est-ce qui t’a donné l’idée du BCP ? Après le #BalanceTonPorc, tu voulais lancer un #BalanceTesCouilles ?


Camille Nahum : Alors vraiment pas du tout, et c’est bien la question que je craignais. Même si j’ai soutenu ce mouvement, car il était temps que les femmes parlent de ce qu’elles subissent au quotidien. En fait, j’ai écrit ce film il y a 3 ans. Ça faisait plusieurs années qu’il me trottait dans la tête et que je me disais « ah non, quand même !… Non… ». Et puis, un jour, je me suis lancée. À force d’entendre ces phrases (et de les prononcer) : « mais il a vraiment pas de couilles ? » « Mais y a pas un homme qui a des couilles ? » « Il a perdu ses couilles » etc… J’ai voulu pousser la vision des femmes à son paroxysme. C’est un film qui, oui, se moque des hommes et de leur manque de courage récurrent, dont nous nous plaignons souvent, les femmes ; mais qui se moque aussi des femmes qui les émasculent, en le voulant ou pas. J’ai l’impression qu’il y a un bug dans la compréhension entre les deux sexes, et dans notre place dans le couple, notamment. J’ai eu envie de nous renvoyer dos à dos et de nous inviter à mieux répartir les couilles, dans nos rapports l’un envers l’autre.


S.B. : Tu es très convaincante dans le teaser, en particulier dans la scène où tu engueules un type au téléphone avec un énorme « Non mais ferme bien ta gueule en fait ! » ! Rôle de composition, ou bien tu es vraiment comme ça quand tu te disputes avec ton Jules ? Voire pire ?


C.N. : Alors, je suis plutôt une femme qui fait la gueule, plus que je ne gueule, en fait. Je m’énerve assez rarement. Mais si je suis témoin/victime d’une injustice ou qu’on me cherche trop… alors, je ne réponds plus de rien, et c’est pas loin de la vidéo oui, j’avoue.


S.B. : On le sait toutes, les mecs sont des grands lâches… Fais-tu un distinguo entre « avoir des couilles » et être viril ?


C.N. : Alors totalement !!! Les virils lâches, ce sont les pires, je crois… Parce qu’ils ont le culot, en plus d’être lâches, de te mentir sur la marchandise. Et les filles sont malheureusement trop dupes. Et je crois que je préfère passer sur cette question, en fait… La lâcheté des mecs, si je me lance, je ne pourrais plus m’arrêter.


S.B. : Que penses-tu de cette citation de Tex ? #BalanceTonTex


C.N. : Ben, au risque de te choquer, je ne la trouve pas si choquante et je vois ce qu’il veut dire. Avec mes copines, on assume, quand même, que pour que les mecs soient un plus couillus, il faudrait sans doute qu’on leur coupe un peu moins. Et c’est un des propos de mon film, d’ailleurs. Moi, j’aime bien m’occuper de ma maison et de mon foyer et oui, je trouve que les mecs ne savent pas le faire, donc je préfère qu’ils s’occupent d’autres choses. Le problème, c’est que, de plus en plus, ils ne s’occupent plus de rien. Mais oui, j’aime bien l’idée de garder des valeurs d’antan ; sans pour autant me prendre des torgnoles…


S.B. : On a vu le post ci-dessus sur l’ineffable groupe Facebook « Tu sais que tu es ashkénaze quand ». Question segmentante : selon toi, les mâles sépharades sont-ils plus couillus que les mâles ashkénazes ?


C.N. : Alors là, on revient à ta question d’avant. Les Sépharades sont plus virils, sans aucun doute, plus couillus, je ne pense pas. Ils font plus de bruit, c’est tout. Après, je dois avouer que les Sépharades ont souvent cette éducation qui les pousse à agir de façon couillue, même malgré eux. Parce qu’il faut faire comme ça. Après la forme, il faut voir le fond, quoi. Ashkés ou Séfs, les hommes restent pour la plupart, quand même, des gros bébés…


Camille Nahum Bureau des couilles perdues Jewpop


S.B. : Et si oui, crois-tu que le climat a une influence sur les coucougnettes de ces messieurs ?


C.N. : Non, mais la mère qu’ils ont eue, oui !


S.B. : Le boss de Jewpop m’a dit que tu souhaitais profiter de cette interview pour passer une annonce : tu chercherais un mari ! Il est comment, ton homme idéal ?


C.N. : Il en a dans le pantalon ! Forcément…



CRITIQUES

A propos de la pièce “Toutes Coupables”

Une pièce de Camille Nahum & Elise Mc Leod


« Toutes Coupables met à nu ces périodes de questionnement qui accompagnent la grossesse avec énergie et humour »

TEVA


« Un spectacle à mourir de rire, totalement déjanté.»

FRANCE 3


« Un spectacle qui plaira aussi bien aux femmes qu’aux hommes. »

FRANCE BLEUE


« Une pièce super drôle. »

COSMOPOLITAN


« Pour toutes les mères actuelles et futures. »

20 MINUTES


« Une comédie moderne et sexy. »

DIRECT SOIR


« Un superbe one-woman show à ne pas manquer. »

L’EXPRESS


« Pour toutes les mères et futures mères qui culpabilisent. »

PREMIERE


Un one-woman show moderne et drôle qui sonne plus vrai que vrai. (…) On rit, on s’émeut, bref à voir… »

PARENTS


« Loin d’être une pièce agressive et féministe, elle traite avec légèreté et un humour décapant le changement que peut provoquer la grossesse dans une vie. Bref, de l’autodérision à l’état pur. »

DON’T STOP


« Toutes Coupables défend la cause des mamans (…) tout en posant un regard critique. A voir absolument ! »

PAROLES DE MAMANS


« Une écriture efficace et prometteuse. »

VISIOSCENE


A propos de la pièce “Le Chat du Rabbin”

Adaptation : Camille Nahum

Mise en scène : Elise Mc Leod


« Un premier spectacle reconnu et approuvé par Joann Sfar lui-même, drôle, intelligent et plein d’émotion. »

COSMOPOLITAN


« Adaptation fidèle et réjouissante de la bande dessinée de Joann Sfar (…) Une leçon de tolérance et de sagesse qui plaira à tous les publics.»

FRANCE SOIR


« Une pièce de théâtre drôle et émouvante. »

TELERAMA


« Plaisir absolu pour tous les fans de Joann Sfar. Pour tous les autres aussi. »

ELLE


« Les mordus du Chat du Rabbin vont miauler de plaisir. »

A NOUS PARIS


« L’esprit de la BD est bien là, mais là facétieuse Camille Nahum y a insufflé un souffle nouveau, plein de malice. A saisir au bond. »

FIGARO


« Un spectacle qui ne trahit pas l’esprit de la BD ».

LE PARISIEN


« Il ne faut pas hésiter un seul instant à se rendre au Temple. »

ACTUALITE JUIVE


« Nous ne saurions que trop vous recommander ce spectacle drôle, émouvant, attachant, qui réjouira autant les amateurs de l’œuvre que les spectateurs en quête d’une soirée aussi agréable qu’intelligente. »

BD ZOOM


« Un pur moment de plaisir, à mille lieux du déjà-vu. A voir ! »

AU-THEATRE.COM